Transféré l’été dernier au Real Madrid, Eduardo Camavinga a connu des débuts en fanfare dans la capitale espagnole, marquant dès son premier match avec les Merengues. Mais depuis quelque temps, le Français apparaît moins sur le terrain. Bloqué derrière le trio Kroos-Modric-Casemiro, il continue l’apprentissage du très haut niveau en jouant, un peu, et en observant, beaucoup.
Cette saison, Eduardo Camavinga (19 ans) doit apprendre quelque chose de nouveau à Madrid : la patience. Propulsé en professionnel à 16 ans au Stade Rennais, devenu titulaire chez les Bretons en quelques semaines, international français à 17 ans, plus jeune buteur chez les Bleus depuis 1914, le crack a brûlé les étapes en début de carrière.
Une accumulation de cartons jaunes
Mais depuis son arrivée au Real l’été dernier, le Français joue moins. Logique, quand on signe dans le club le plus titré de l’histoire du football. Pourtant, à son arrivée dans la capitale espagnole, Camavinga est encore allé plus vite que son ombre. Premier but pour son premier match (contre le Celta Vigo), première passe décisive pour sa première apparition en Ligue des champions (face à l’Inter Milan), il a connu des débuts idylliques.
Mais depuis, l’aventure est un peu plus compliquée pour le Tricolore. Il n’a plus marqué ou fait de passe décisive. À l’inverse, son accumulation de cartons jaunes en Liga (5 en 16 matches) a fait parler dans la presse ibérique, où son manque de contrôle a été signalé. Mais rien de gravissime, lui qui est décrit comme quelqu’un d’humble et d’attentif, à l’écoute de son entraîneur, Carlo Ancelotti, lui-même ancien milieu de terrain, et de ses partenaires.
Notamment Karim Benzema. En octobre dernier, Camavinga nous confiait que l’attaquant met à l’aise tout le monde. En tant que Français, c’est sûr que c’est plus simple. Je suis à côté de lui à table, on rigole ensemble. Il m’a expliqué comment tout se passait ici, si j’ai besoin de quelque chose je lui demande.
Apprécié par le club et la presse
Apprécié au sein du vestiaire des Merengues, Camavinga profite surtout de sa première année pour apprendre. Dans l’ombre du trio du milieu, Toni Kroos – Luka Modric – Casemiro, qui performe une année de plus, le Français est dans la rotation avec Federico Valverde et Dani Ceballos. Après avoir profité de la blessure de Kroos au début de saison pour s’illustrer, il est revenu à la place qui lui était réservée à son arrivée, celle du prodige grandissant dans l’ombre pour préparer l’avenir, alors que les trois titulaires du milieu affichent une moyenne d’âge de 32,7 ans.
Camavinga a tout de même pu obtenir des titularisations en Coupe du Roi, mais en quart, quand il n’a pas débuté, le Real a été éliminé par l’Athtletic Bilbao (0-1). Ces rares apparitions l’ont fait reculer dans le classement de FourFourTwo , qui classe les meilleurs joueurs de moins de 20 ans, passant de la 7e à la 13e place.
Mais à Madrid, on ne s’inquiète aucunement pour son avenir. La presse locale est toujours sous son charme, même si elle pointe parfois son manque de maturité, comme quand AS écrit que Camavinga « joue si vite qu’il semble sortir du dernier Mad Max » car quand il touche le ballon on peut s’attendre à tout. Sauf blessures des titulaires, la hiérarchie ne devrait pas bouger dans l’entrejeu d’ici la fin de saison.
Avant de connaître une évolution cet été ? Possible, car Luka Modric est en fin de contrat. Mais le Croate, qui aura 37 ans en septembre, pourrait à nouveau prolonger son bail. Camavinga, lui, peut voir venir. Lié au club jusqu’en 2027, il a tout le temps de se perfectionner, que ce soit en club ou chez les Espoirs, avec qui il a été rappelé cette saison. Et, avec une clause libératoire fixée à 700 millions d’euros, le Real a clairement indiqué au reste du continent que le futur de l’ex-Rennais s’écrira à Madrid.