Après une belle saison avec le Stade Rennais en Ligue 1 Uber Eats, Lovro Majer retrouve l’équipe de France ce lundi pour la 4e journée de la Ligue des Nations.
Désigné depuis longtemps comme l'héritier de Luka Modric, Lovro Majer, coup de cœur des Rennais cette saison, a encore beaucoup à prouver lundi contre la France (20h45) avant d'incarner la relève croate. Aisance technique, vision, capacité d'éclairer le jeu d'une passe inspirée et gros volume de course... Majer possède bien quelques atouts de son illustre aîné et arbore, comme lui, un serre-tête élastique sur le terrain.
A Zagreb, où le milieu de terrain de 24 ans est né et a grandi, la référence le poursuit depuis le centre de formation du Dinamo, le club où le talent de Modric avait explosé 10 ans plus tôt. Après des débuts professionnels en 2016 au Lokomotiv, où il a été désigné meilleur jeune du championnat croate en 2017, il est revenu au Dinamo en 2018, avant de choisir le Stade Rennais pour franchir un palier.
Arrivé fin août, il est resté de longues semaines dans l'ombre à cause d'une blessure mais s'est ensuite coulé avec grâce dans le collectif Rouge et Noir (6 buts et 8 passes décisives en 29 matchs de championnat).
Un nouveau chapitre
Quelques apparitions en octobre, deux titularisations début novembre face à Mura (1-0) en Ligue Europa Conférence puis contre l’OL (4-1) en Ligue 1 Uber Eats et les cœurs des supporters étaient conquis.
Son toucher de balle a aussi attiré l'œil de clubs de renom. Mais il est sous contrat à Rennes jusqu'en 2026, continue de travailler son français et ni lui ni le club ne semblent envisager un départ cet été.
Tout n'a pas été simple pour autant : à l'image de l'équipe rennaise, il a connu un coup de mou cet hiver, privé de son acolyte Flavien Tait, blessé, et serré de près par des adversaires désormais prévenus. « Ça reste un nouveau chapitre pour moi, une nouvelle vie, un nouveau championnat. Ce n'est pas facile. Mais je suis sûr que ça va aller de mieux en mieux », expliquait-il en avril... juste avant d'inscrire un doublé contre l’AS Saint-Etienne.
Pour Alen Peternac, actuel entraîneur adjoint du Dinamo Zagreb, ces buts représentent d'ailleurs une différence fondamentale avec Modric. « Luka est plus dans l'organisation de l'équipe. Quand Lovro a commencé à jouer pour nous (...) on s'est dit qu'il était meilleur près du but. Il a un bon tir, il dribble bien », a-t-il expliqué au quotidien Ouest France.
Encore un long chemin
Lundi dernier contre la France, il était aligné devant Modric sur l'aile droite. Après une très courte apparition contre le Mexique en 2017 et de nombreux passages en sélection de jeunes, Lovro Majer commence à se faire une petite place depuis l'automne au sein de la sélection au damier, où la concurrence reste forte.
En novembre, il s'était offert un doublé lors d'un carton à Malte (1-7), avant de repartir avec le maillot de Modric, flatté des comparaisons avec son idole : « C'est l'un des meilleurs joueurs du monde. J'ai encore un long chemin à faire avant de lui ressembler (...) mais je vais tout faire pour », a-t-il promis.
Titulaire lors des deux premiers matchs de Ligue des Nations ce mois-ci, il est pourtant resté loin de ce qu'il avait montré au Stade Rennais, lors de la défaite contre l'Autriche (0-3) la semaine dernière et, dans une moindre mesure, lors du match nul contre la France (1-1) lundi. La presse croate n'a pas caché sa déception, et lui non plus.
Mais s'il continue de suivre la voie de Modric, il devrait se bonifier avec le temps. Le Ballon d'Or 2018 n'a atteint son meilleur niveau qu'à l'approche de la trentaine...