Plusieurs collectifs organisaient un "banquet" sous les fenêtres du conseil municipal, notamment pour manifester leur opposition à l’extension du centre d’entraînement du Stade rennais.
Jusqu’au 9 décembre, le public est invité à donner son avis sur le projet polémique d’extension du centre d’entraînement du SRFC à la Piverdière, au sud-ouest de Rennes.
En une semaine, déjà 180 contributions ont été déposées. Et autant dire que le registre en ligne de l’enquête publique sur l’extension du Stade rennais se transforme en foire d’empoigne. Depuis le 8 novembre, le public est en effet invité à donner son avis sur ce projet polémique du club de foot de la capitale bretonne. Les Rouge et noir entendent rénover leur centre d’entraînement vieillissant sur le site de la Piverdière. L’emprise passerait de 11,4 à 15 ha afin de construire deux terrains supplémentaires.
D’un côté, les opposants à ce projet, accusé d’artificialiser les dernières terres cultivables de la Prévalaye, écrin de verdure situé au sud-ouest de Rennes. "Ne validons pas un projet qui va détruire un milieu naturel porteur de biodiversité au profit d’un complexe sportif inutile", écrit par exemple Romain. Un discours porté depuis des années par des militants écologistes et les associations implantées sur place. Après de nombreuses discussions avec la mairie et le club, un semblant de consensus a été trouvé au sein du comité de gestion, instance de consultation des acteurs de terrain. Mais les plus remontés restent opposés à toute extension.
Commissaire enquêteur indépendant
De l’autre, les supporters du SRFC, favorables à ce projet qui poussera "le club vers de meilleures performances" et entraînera "des retombées économiques et une renommée culturelle importante", lit-on sur le site de l’enquête publique. Certains, au passage, ne se privent pas de chambrer les opposants dans des termes parfois peu amènes. "En vert et contre tout ! Voici le mot d’ordre des écolos… Oui à la nouvelle Piverdière !", s’exclame notamment "un abonné au stade depuis 20 ans". La plupart des commentaires étant anonymes, difficiles de savoir qui se cachent derrière, d’autant que le site n’interdit pas de publier plusieurs commentaires à la suite.
L’enquête publique se poursuit jusqu’au 9 décembre inclus. En plus du dépôt en ligne des contributions, des permanences physiques sont également organisées à l’hôtel de Rennes métropole les après-midi du 23 novembre et des 1er et 9 décembre. La procédure est placée sous l’autorité d’un commissaire enquêteur indépendant qui rendra un rapport dans les semaines suivantes. La préfecture et la mairie, chargées de délivrer les autorisations nécessaires au projet, ne sont cependant pas tenues de respecter son avis. C’est lui, aussi, qui sera chargé d’analyser les observations du public. Au rythme où les choses sont parties, il risque d’avoir un peu de lecture.