C’est acté. Le conseil municipal de Rennes a officiellement donné son feu vert, ce lundi soir 27 juin 2022, au projet d’extension du centre d’entraînement de la Piverdière du Stade Rennais. La Ville a aussi renouvelé avec le club la convention d’occupation du Roazhon park (dont elle est propriétaire) pour 20 ans.
C’est voté. Le conseil municipal de Rennes a officiellement donné son feu vert, ce lundi soir 27 juin 2022, au projet d’extension du centre d’entraînement de la Piverdière du Stade Rennais.
Avec un bail emphytéotique, la Ville autorise le club à disposer du site de la Piverdière étendu à 15 hectares (soit 3,6 hectares en plus) pour une durée de 50 ans et moyennant un loyer de 142 000 € par an. En parallèle, la Ville renouvelle la convention d’occupation temporaire du Roazhon park (dont elle est propriétaire) pour 20 ans, en échange d’un loyer de 341 000 € par an, sans compter d’autres sommes que le Stade rennais pourrait être amené à verser en fonction de ses bénéfices d’exploitation.
Une bonne nouvelle pour le club et ses supporters
"C’est une bonne nouvelle pour le club et ses supporters, mais aussi pour tous nos citoyens", salue Frédéric Bourcier, adjoint aux sports. Le permis de construire du nouveau centre d’entraînement à la Piverdière sera déposé très prochainement. Le début des travaux est ensuite envisagé en septembre 2023, avec, dans un premier temps, la création des nouveaux terrains et bâtiments pour les joueurs professionnels. Puis viendront la réalisation des locaux administratifs et de ceux consacrés à l’Académie, avant, dans une dernière phase, la démolition des bâtiments actuels. Le nouveau centre, pour lequel le Stade rennais va débourser 35 millions d’euros au total, devrait être achevé complètement à l’été 2025.
"Tout cela ne coûtera rien au contribuable, insistait Jacques Delanoë, président du conseil d’administration du Stade Rennais, lors d’une conférence de presse, vendredi dernier. L’investissement est pris en charge par le club et son actionnaire principal", la famille Pinault.
Un projet compact et vertueux
La fin d’un long feuilleton ? Depuis l’annonce du projet, en 2020, des riverains, usagers de la Prévalaye et défenseurs de l’environnement, dénoncent une "bétonisation" et une "artificialisation" de ces 3 500 d’hectares d’espaces naturels aux portes de Rennes. Ils ont d’ailleurs manifesté devant l’hôtel de ville, ce lundi soir.
Au contraire, Frédéric Bourcier défend "le projet compact et vertueux" du Stade rennais, ne mettant en avant la concertation réalisée avec les acteurs de la Prévalaye, les études indépendantes menées, le souci de préserver la biodiversité, les matériaux biosourcés employés pour les nouveaux bâtiments…
Il rappelle aussi qu’"autour du centre d’entraînement seront aménagés des espaces afin que La Piverdière soit un lieu partagé avec les Rennais. Le club créera notamment un terrain de foot à 5 ouvert au grand public."
Pour les élus écologistes, "un centre exemplaire et pionnier en France et en Europe"
Les élus écologistes, eux aussi, approuvent sans réserve le projet. Pour leur co-président, Matthieu Theurier, ce nouveau centre d’entraînement sera "un centre assez exemplaire sur le plan environnemental et certainement pionnier en France et en Europe dans le monde du football professionnel. Il suffit de le comparer à la construction du centre d’entraînement du PSG qui va détruire 74 hectares de terres agricoles et naturelles pour affirmer que le projet rennais intègre bien mieux les enjeux d’aujourd’hui."
Surtout, ce projet ne met pas fin aux projets agricoles sur la Prévalaye. "Le projet du stade rennais est contenu au Nord par la route de Sainte-Foix et par le chemin de la Taupinais à l’Ouest et au Sud, détaille Matthieu Theurier. La vocation agricole des terres environnantes et notamment des prairies situées entre le chemin de la Taupinais et le chemin de Boron sera pleinement préservée et permettra à la fois de maintenir une continuité agricole entre le Jardin des Mille-Pas, La Basse-Cour et la ferme Perma G’Rennes installés depuis 2015."
Pour conforter cette vocation agricole, la Ville lance d’ailleurs un nouvel appel à projets, intitulé "Prévalaye paysanne", afin d’installer des petits agriculteurs bio sur 8 hectares supplémentaires à Sainte-Foix.
Les élus En marche, "très réservés", s’abstiennent
Dans l’opposition, sur le banc des marcheurs, les élus de Révéler Rennes restent toutefois dubitatifs : "Nous sommes très réservés, comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, sur cette extension, intervient Laureline du Plessis d’Argentré. Elle ne suffira pas aux besoins futurs du Stade Rennais, nous craignons que cette décision engage des dommages écologiques irréversibles et vains. Et c’est bien votre majorité qui en sera comptable, par manque de lucidité et d’anticipation."
L’élue s’inquiète aussi de voir que "le projet Prévalaye Paysanne bordera le secteur occupé par le Stade rennais, empêchant peut-être toute nouvelle velléité d’extension, tout en laissant deux parcelles inoccupées de presque un hectare chacune. Il est légitime de se demander s’il ne s’agirait pas d’une réserve foncière pour l’avenir." Le groupe s’abstient sur le vote (l’autre groupe d’opposition droite et centre Libres d’agir, vote, lui, pour).
"Ces deux parcelles sont en bail précaire avec un agriculteur et on discute avec lui avant de pouvoir les intégrer dans l’appel à projets "Prévalaye paysanne", répond Ludovic Brossard, conseiller municipal socialiste délégué à l’agriculture urbaine et à l’alimentation durable.