Dans un duel d’équipes en quête de renouveau, Rennes s’est imposé contre Le Havre sur le score de 1 à 0, ce 25 octobre, lors de cette neuvième journée. Mais, au Roazhon Park, ces trois points arrachés avec difficulté avaient un goût amer, presque de défaite. Dès la fin de la rencontre, les sifflets ont retenti dans le stade. Dès l’issue du match, certains supporters demandaient aux joueurs de rentrer bien vite au vestiaire. Même Lorenz Assignon, tentant de montrer son attachement au club d’un geste de la main sur le cœur, n’a pu atténuer la déception palpable. Il s’est éclipsé avec ses camarades, sans un seul clapping.
Pourtant, le Kop avait adressé un message clair dès le coup d’envoi. "Honorer cette ville est votre devoir", affichait une large banderole déployée devant la tribune rose. Bien que tancée vertement, l’équipe (au complet) a démarré sur un tempo prudent, voire timide. Face au bloc compact du Havre, le jeu rennais paraissait stérile, malgré une défense bien organisée et des tentatives de Jota et Gomez soutenues par un Ludovic Blas, dynamique. Heureusement, à la 18e minute, Blas réveilla le Roazhon Park d’une frappe inspirée, détournée par le portier havrais. Quinze minutes plus tard, il se distinguait à nouveau sur une tête, mais les gants de Desmas contenaient une fois encore l’élan rennais.
À la reprise, les Rennais sont revenus sur le terrain avec davantage d’énergie. Il trouvait le chemin des filets grâce à une superbe frappe enroulée d’Andrés Gomez, qui trompa habilement le gardien. On crut alors les Rennais libérés. Mais voilà, les nombreux changements opérés par Julien Stéphan ont peu à peu brisé cette dynamique?! Ils offraient aux spectateurs un dénouement laborieux, ponctuée de glissades, de dégagements approximatifs et même d’un carton rouge pour les Havrais. "Notre fin de rencontre a été bien plus pénible", reconnaissait Julien Stéphan. "On a manqué de maîtrise, de lucidité dans nos choix. Quand on ne marque pas de deuxième but, on reste vulnérables. Il va falloir travailler pour éviter de donner de telles occasions à l’adversaire."
En dépit de cette victoire étroite face à une équipe havraise modeste, Julien Stéphan tentait de relativiser. "Je ne suis pas soulagé, mais content d’avoir gagné, car dans notre métier, c’est le résultat qui compte. Pour nous, il était crucial de prendre ces trois points pour retrouver un élan positif." Mais hier soir, un désamour profond semblait poindre entre les supporters et le club rennais, teinté d’une certaine tristesse. La confiance pourrait être longue à restaurer… malgré les belles performances de Seidu, Faye et Blas.