Affichant régulièrement complet, le Stade Rennais étudie deux hypothèses : agrandir le Roazhon Park ou construire une nouvelle enceinte. Le club se laissera-t-il tenter par le fait de posséder son stade, comme de plus en plus de clubs en Europe ? Inenvisageable pour la maire de Rennes, Nathalie Appéré.
Agrandissement du Roazhon Park ou nouveau stade ? Voici le dilemme des dirigeants du Stade Rennais. Le club est confronté à un taux de remplissage proche de 100 % de son enceinte et envisage deux solutions : l’agrandissement du Roazhon Park ou la construction d’un nouveau stade. Le club vient ainsi de confier une étude de faisabilité d’un projet sur le site de l’ancienne usine Barre-Thomas, route de Lorient, côté extérieur de la rocade. Elle porterait sur un stade de 40 000 places, soit 10 000 de plus qu’actuellement.
Si aucune hypothèse n’est pour l’heure privilégiée, le propriétaire semblerait voir d’un bon œil la construction d’une nouvelle structure, et rejoindrait ainsi Montpellier, Brest ou encore Nîmes, parmi les clubs qui envisagent de devenir propriétaires de leurs enceintes en France.
Des revenus plus importants
Plusieurs le sont déjà : l’AJ Auxerre, l’AC Ajaccio, le Gazélec d’Ajaccio et l’Olympique Lyonnais, devenu le quatrième club en France à devenir propriétaire de son stade en 2016, le Groupama Stadium. Le but ? Une stratégie d’investissement sur le long terme avec des revenus de plus en plus importants (billetterie, restauration, commerces, concerts…).
Les joueurs du Stade Rennais au Groupama Stadium, à Décines-Charpieu, près de Lyon. L’Olympique Lyonnais est le dernier club en France à avoir fait construire son propre stade.
Les joueurs du Stade Rennais au Groupama Stadium, à Décines-Charpieu, près de Lyon. L’Olympique Lyonnais est le dernier club en France à avoir fait construire son propre stade. | AFP
Avec si peu de clubs propriétaires, la France fait figure de cas isolé en Europe. Une situation qui s’explique par la difficulté de "s’arranger" avec les pouvoirs publics et les collectivités locales qui préfèrent conserver la maîtrise de leurs enceintes comme à Strasbourg, à Marseille ou encore à Paris.
Dans les autres championnats européens en revanche, les clubs propriétaires sont légion : Manchester United, Arsenal ou Liverpool en Angleterre. Le Bayern Munich en Allemagne, et son Allianz Arena inaugurée en 2004 et remboursé en moins de dix ans.
Un nouveau stade ? J’avoue, je ne vois pas
Pour continuer à grandir, le Stade Rennais est-il donc obligé de construire son propre stade ? La maire de Rennes, Nathalie Appéré, ne veut pas s’y résigner. "La Ville a toujours été aux côtés du Stade Rennais dans les bons comme les mauvais moments, rappelle-t-elle. Je me réjouis de leurs excellents résultats depuis quelques années sur le plan sportif, mais aussi du côté de l’engouement populaire, qui fait que, souvent, les matchs sont joués à guichets fermés au Roazhon Park."
"C’est dans ce cadre-là, poursuit-elle, qu’on dialogue avec les dirigeants du Stade Rennais pour leur permettre de mener à bien leurs projets, leurs ambitions. C’est comme ça, par exemple, que sur La Piverdière, on va quand même avoir un centre de formation et d’entraînement de grande qualité, après un travail très fin pour respecter l’environnement. Sur le Roazhon Park, de la même manière, j’ai dit ma disponibilité pour travailler sur une extension du site. On sait qu’il y a un certain nombre de contraintes, il faut regarder ce qu’on peut faire."
Nathalie Appéré tient toutefois à souligner son "attachement indéfectible au Roazhon Park. On a un beau stade, sur lequel la collectivité a investi beaucoup d’argent public. Il a été rénové il y a moins de 20 ans. On peut effectivement regarder sa jauge et les évolutions possibles… mais sur un nouveau stade, j’avoue que je ne vois pas."