Malgré la diminution du nombre de matches en Ligue 1 en raison du passage à 18 clubs, les supporters, dans une grande majorité, ne paieront pas moins cher leur abonnement pour la saison.
Il a eu plusieurs conséquences, comme de faire disparaître certaines régions du paysage, à l'image de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Corse avec les relégations d'Auxerre et de l'AC Ajaccio. Mais pas seulement. Le passage de la Ligue 1 de 20 clubs à 18 a eu aussi un impact sur la vie des supporters. Et sur leur portefeuille. Car tous les amoureux des clubs de l'élite, qui auront décidé de prendre leur abonnement à l'année, n'auront plus souscrit pour assister à 19 matches à domicile, mais 17.
"Cela nous fait des matches en moins, mais c'était acté et on est plutôt fatalistes", constate Kilian Valentin, le porte-parole de l'Association nationale des supporters (ANS) . En février, les clubs se sont d'ailleurs réunis en atelier collaboratif sur la billetterie afin d'affiner leur stratégie.
En début de semaine passée, ce sujet s'est encore inséré dans des discussions lors d'un séminaire billetterie de deux jours organisé par la LFP, auquel étaient conviés les 18 pensionnaires de Ligue 1 et les 20 de Ligue 2. Avec deux matches en moins dans l'élite, la logique aurait pu être de voir les prix des abonnements baisser. Mais dans un contexte économique compliqué, une immense majorité a opté pour le maintien du tarif des abonnements.
"Moins de matches, normalement ça veut dire de facto une baisse du tarif"
Kilian Valentin, le porte-parole de l'Association nationale des supporters (ANS).
À Brest, Clermont, Lille, Lorient, Lyon, Nice, Reims, Rennes, Strasbourg ou Lens, il est resté le même dans la majorité des catégories. Il devrait en être de même à Monaco, où la campagne n'a pas encore débuté. "Je ne comprends pas trop, réagit Kilian Valentin. Moins de matches, normalement ça veut dire de facto une baisse du tarif." Résultat : les abonnés paieront proportionnellement plus cher pour voir un match à domicile.
"Les abonnés bénéficient déjà d'avantages, tempère-t-on du côté de Rennes (les abonnements classiques vont de 189 à 890 €). Et ils auront, notamment, toujours 10 % de remise à la boutique officielle, une priorité d'achat et un tarif préférentiel sur certains matches, la gratuité sur les rencontres de la réserve, ils recevront un cadeau et se verront offrir le match amical de gala contre West Ham (le 29 juillet), qui est tout de même le vainqueur de la Ligue Europa Conférence."
Conscients de cette problématique, certains clubs, comme Lens, ont pris cette décision avec l'aval de leurs supporters. Ceux des Sang et Or, compréhensifs face à l'augmentation des coûts des charges et de fonctionnement en raison de l'inflation générale, ont accepté de débourser le même montant (de 175 à 480 € pour un réabonnement). Et le club a choisi de proposer un deuxième abonnement pour la C1, afin de ne pas leur faire supporter automatiquement le coût de ce retour en Europe.
L'exception Montpellier
Bien souvent, le contexte propre aux clubs a joué un rôle essentiel dans leur stratégie. Au Havre, de retour en L1 après quatorze ans à l'échelon inférieur, le prix des abonnements a grimpé, sans pour autant y voir un lien avec ce passage de 20 à 18. "Ce point n'a pas été un sujet lors de nos réunions avec nos groupes de supporters, explique Clément Calvez, directeur développement du champion de Ligue 2. Avec la montée en L1, on avait un vrai levier pour accroître nos tarifs. Entre les anciens abonnés et les nouveaux, l'augmentation varie entre 30 et 50 %, une pratique courante en cas d'accession en L1. On a fait part de notre stratégie aux supporters et on a eu un accueil favorable."
Porté par sa victoire en Coupe de France, Toulouse a élevé le tarif des abonnements L1 de 6-7 % pour les nouveaux abonnés. Mais cette hausse s'explique surtout par la création d'une nouvelle catégorie. À Paris, tous les abonnements, hormis ceux situés dans les virages, ont été augmentés. Pour Metz, promu comme Le Havre, les abonnements ont légèrement augmenté ou baissé selon les catégories.
Du côté de Nantes (abonnements de 165 € à 770 €), il a été choisi de baisser le prix pour toutes les catégories sauf une, où il a été revu à la hausse. Une décision prise pour attirer ses abonnés dans une saison sans Europe. Pourtant, là encore, tous les supporters du FCN paieront, proportionnellement, plus cher pour un match. Mais l'augmentation reste minime. Et pour compenser, la direction offre à tous le premier match de Coupe de France disputé à domicile cette saison.
Si les situations sont donc souvent très différentes selon les clubs, bien des supporters ont fait part de leur mécontentement. "Mais aucune des 40 associations affiliées n'a demandé à l'ANS d'intervenir sur ce point auprès des instances", nuance Valentin. Cela pourrait changer si l'ANS était sollicitée avant la première de ses deux réunions annuelles avec la LFP, prévue en début de saison. Mais une chose est sûre. Une telle demande ne devrait pas venir des abonnés de Montpellier : le club héraultais est le seul à avoir baissé ses tarifs dans toutes ses catégories.
Un pass intégral à Marseille
Pour la première fois à l'OM, un abonnement intégral, comprenant tous les matches à domicile de Championnat, de Coupe d'Europe et de Coupe de France, a été mis en place. "Nous évaluions cette possibilité et le passage de 20 à 18 clubs a représenté le bon moment pour le lancer, nous explique-t-on en interne. On a la volonté de valoriser la fidélité de nos supporters. Ils pourront ainsi ne rater aucun rendez-vous et aucun supplément ne sera réclamé." Pour s'abonner en tribunes latérales, le supporter marseillais devra forcément souscrire à cet abonnement. Il sera possible, en virages, de ne s'abonner que pour la Ligue 1 s'il reste des places. Forcément, l'abonnement intégral est plus élevé que celui proposé la saison dernière (un pass obligatoire L1 + phase de groupes de la Ligue des champions). Mais le Vélodrome pourrait accueillir 31 matches cette saison et le prix par rencontre tomber par exemple à 49 euros en catégorie 1 (la plus chère), contre 67 euros l'année dernière.