S’il avait laissé entrevoir certaines qualités lors de son passage au Stade Brestois (2014-15), Gaëtan Laborde, auteur d’un bon début de saison au Stade Rennais, était loin d’être le joueur qu’il est devenu.
Transféré à Rennes l’été dernier pour 15 millions d’euros (hors bonus) après trois saisons plus qu’abouties à Montpellier (39 buts et 20 passes décisives en 118 matchs), Gaëtan Laborde confirme les espoirs placés en lui à son arrivée (7 buts en 18 rencontres). Titulaire indiscutable sur le front de l’attaque rennaise, le natif de Mont-de-Marsan (27 ans) n’a pourtant pas toujours connu un parcours linéaire. Formé aux Girondins de Bordeaux, l’attaquant s’est révélé sur le tard, après plusieurs saisons en dents de scie.
« Son passage à Brest lui a permis de grandir, de se construire. Il a su changer beaucoup de choses dans son travail, modifié son hygiène de vie », explique aujourd’hui l’agent de Laborde. (Jean-Michel Louarn)
Au terme d’un premier prêt (concluant) au Red Star (alors en National), Laborde a vingt ans lorsqu’il débarque au Stade Brestois en 2014, toujours sous forme de prêt. Sous les ordres d’Alex Dupont, il sera aligné à 26 reprises en Ligue 2, n’inscrivant que deux buts en championnat.
« C’était un bon joueur de Ligue 2, mais rien ne présageait pour autant qu’il deviendrait le super attaquant qu’il est devenu. On voyait que c’était un bon joueur, mais de là à dire qu’il ferait cette carrière-là… »
Malgré de belles qualités (qualité de frappe, habile des deux pieds, travailleur), le joueur quittera la pointe finistérienne sans avoir convaincu. « À l’époque, c’était un bon joueur de Ligue 2, mais rien ne présageait pour autant qu’il deviendrait le super attaquant qu’il est devenu. On voyait que c’était un bon joueur, mais de là à dire qu’il ferait cette carrière-là… », dit aujourd’hui le capitaine du Stade Brestois Brendan Chardonnet, qui aura la responsabilité de défendre sur lui ce dimanche, et qui l’a côtoyé durant son passage à Brest.
Un peu en surpoids à son arrivée à Brest
Autre ancien partenaire, Gaëtan Belaud garde aussi « le souvenir d’un jeune qui avait beaucoup de qualités mais qui était encore en formation. C’était surtout l’hygiène de vie qui posait problème. Il était un peu en surpoids… ». Un constat que partageait aussi dans nos colonnes son ancien capitaine à Brest, Johann Ramaré, au moment de son arrivée à Rennes : « Il avait eu du mal à s’imposer (à Brest). Malgré ça, il a toujours été dans l’état d’esprit et c’est son mérite : il a toujours continué à travailler dur, n’a jamais rechigné ».
Décrit comme « un guerrier » par l’entraîneur brestois Michel Der Zakarian, sous la houlette duquel l’intéressé s’est épanoui à Montpellier, Laborde récolte ainsi les fruits d’une détermination à toute épreuve.
Il a su trouver le déclic
« C’est quelqu’un qui m’a toujours épaté par sa combativité, illustre Youssef Adnane, ancien attaquant du Stade Brestois (jan.2015 - jan.2017). Il était encore jeune, et forcément perfectible, à son arrivée à Brest. Je pense que c’est à Montpellier qu’il a pleinement pris conscience de son potentiel. Là-bas, il a côtoyé de grands joueurs et compris l’exigence du haut niveau, qu’une carrière se jouait sur des détails, en termes d’hygiène de vie notamment. Ce qui lui permet d’être aujourd’hui très affûté physiquement ».
« Très clairement, quand on voit son évolution, on se dit qu’il a réussi à trouver le déclic, poursuit Belaud. Il a été intelligent et su rectifier ce qui ne fonctionnait pas ». « Son passage à Brest lui a permis de grandir, de se construire. Il a su changer beaucoup de choses dans son travail, modifié son hygiène de vie », abonde son agent, Christophe Hutteau, qui confirme que « le changement majeur s’est produit à Montpellier, il s’est vraiment affiné là-bas ». Ce qui lui a permis de gagner « en spontanéité, en explosivité ».