Un an après avoir joué sans short et sans chaussettes, les footballeuses du CPB Bréquigny ont eu gain de cause devant la FFF. Désormais, toutes les équipes féminines bénéficient d’un équipement complet offert par la FFF, à partir du 1er tour fédéral de la Coupe de France, que les Rennaises vont disputer dimanche 20 novembre sur la pelouse du SM Caen (14 h 30).

Les Rennaises avaient fait parler d’elles la saison dernière, en se présentant sur la pelouse sans short et sans chaussettes, afin d’interpeller la Fédération française de football avec, pour objectif, d’obtenir la même dotation que les garçons en Coupe de France. Leur action s’est avérée payante puisqu’elles ont eu gain de cause. Un bel épilogue pour le football féminin, qui bénéficiera dès ce week-end d’un équipement complet à partir du premier tour fédéral.
Ce n’était pas logique que les filles n’aient pas la même chose que les garçons
C’est un projet sur deux ans qui a été mené à bien et on remercie la Fédération d’avoir entendu le message, apprécie Solenne Rescan, l’une des membres du staff cercliste. Quand on y repense, ce n’était pas logique que les filles n’aient pas la même chose que les garçons. On parle de développer le football féminin et c’était un peu illogique de voir cette différence dans les dotations. Si cette action a permis d’équiper toutes les équipes de France, on en est ravi. C’est une récompense pour toutes les filles qui se battent pour leur pratique et cela donne une bonne image d’un club engagé.
C’est donc rhabillées de la tête aux pieds avec une tenue flambant neuve, que les joueuses du CPB Bréquigny vont aller défier le SM Caen (R1), dimanche 20 novembre (14 h 30). Une sérieuse opposition comme l’explique Solenne Rescan, qui sera à la tête de l’équipe associée à Pauline Herviaux pour pallier l’absence de Guillaume Buffet. « C’est une équipe qui était barragiste (pour l’accession en D2) la saison dernière, comme nous, et qui a été stoppée par Le Mans. C’est le plus gros adversaire que l’on va rencontrer depuis le début de la saison. Ça va être un match test pour savoir où l’on en est. On saura aussi si l’on est capable de répondre aux exigences du niveau. Depuis le début de la saison en championnat, les points sont là et c’est important, mais on pourrait faire mieux dans le contenu. »
Avant d’insister sur l’état d’esprit à avoir, qui s’apparente même à un recadrage des troupes : Le contenu n’est pas encore à la hauteur de nos espérances et il faut que l’on s’améliore. Si l’on se contente du minimum comme on le fait actuellement, cela ne passera pas ça, c’est clair, et on pourrait même subir un gros revers… Une bonne mise en garde pour se remettre la tête à l’endroit et faire honneur au maillot, mais aussi au short et aux chaussettes.
La Fédération française de football va revaloriser de manière « significative » les dotations allouées aux clubs qui participent à la Coupe de France féminine dès la saison prochaine.

En se qualifiant en demi-finales de la Coupe de France féminine pour la première fois de son histoire, Yzeure a eu l’heur de gagner 20 000€. En cas d’élimination aux portes du dernier carré, le club qui évolue en D2 féminine n’aurait rien touché. Jusqu’à présent, il fallait forcément atteindre l’avant dernier échelon pour bénéficier des dotations de la Fédération française de football. Et encore, elles étaient sans commune mesure avec celles du football masculin. Quand le gagnant de la Coupe de France féminine reçoit 60 000€, celui de la Coupe de France masculine en engrange plus de 2 millions.
Une situation inique qui avait provoqué l’ire du directeur général d’Yzeure, Renaud Fabre. « Chez les garçons, les clubs ont une dotation dès le 7e tour (200 équipes), c’est scandaleux, avait-il fulminé à l’occasion d’une interview accordée à RMC Sport. On sait très bien que les moyens entre les compétitions masculines et féminines sont complètement différents. On est conscient de ne pas avoir les mêmes droits. Ce qu’il l’est moins, c’est de ne rien avoir. Entre une petite somme et rien du tout, il y a une différence. »
Sa colère a été entendue. Selon le journal L’Équipe, la FFF va revaloriser de manière « significative » la dotation réservée au football féminin. Ainsi, les équipes pourront gagner de l’argent dès les premiers tours à compter de la saison prochaine (2022-2023). De plus, cette décision sera rétroactive et elle s’appliquera donc aux écuries engagées cette année.
Des tenues complètes pour les joueuses
En novembre 2021, les joueuses du Cercle Paul-Bert Bréquigny (R1), dans l’agglomération rennaise, étaient entrées sur la pelouse sans short ni chaussettes lors d’un match de Coupe de France féminine contre Brest. Elles protestaient alors contre les inégalités entre les hommes, qui reçoivent une tenue complète à partir du quatrième tour de la compétition, et les femmes à qui la 3F ne fournissait que le maillot. Et encore, c’était un match sur deux.
La journée des droits des femmes a sûrement donné des idées à la Fédération française. L’institution a enfin réagi en promettant des tenues complètes pour les joueuses à chaque tour dès la saison prochaine. C’est le minimum syndical, mais c’est déjà une bonne nouvelle.
La Stade Rennais a officiellement lancé une section féminine, ce 11 septembre 2021, avec la création d'une équipe U8. Avec l'idée pour le club de corriger une anomalie et prendre le temps de construire une équipe féminine de football dans la durée.

Une rentrée qui n'avait rien de normal pour une équipe de football U8 féminine. Le Stade Rennais a célébré la création de sa section féminine avec l'accueil de 30 enfants et leurs parents au Roazhon Park, pour une présentation du club et une remise des équipements.
Le tout animé et encadré par Romain Danzé, ancien joueur emblématique et désormais chargé des relations publiques du club. Avec l'intention de corriger une anomalie, "on a conscience d'arriver après les autres", reconnaît l'ancien capitaine des Rouge et Noir.
Autre figure emblématique derrière ce projet, Michel Sorin. L'ancien joueur du Stade Rennais passe des terrains de la Ligue des Champions ; il a été adjoint de l'Olympique Lyonnais féminin ; à l'encadrement de cette équipe U8 du Stade Rennais. "J'ai tout de suite appelé le Stade Rennais quand j'ai vu que ce projet se faisait, je ne voulais pas que ça soit sans moi", se souvient Michel Sorin. Il avait l'envie de monter, pour la première fois de sa carrière, un projet. "Le milieu professionnel c'est bien, mais je passe désormais." Les 30 filles ont récupéré à cette occasion deux maillots floqués à leur nom, qu'elles garderont pour la saison. Mais aussi des tenues d'entraînements et des chaussures aux couleurs du club breton.
"Ca nous dépasse un peu"
Autre signe que cette équipe U8 est bien particulière, la présence de sponsors maillots. Samsic, comme pour les garçons, mais aussi La Cancalaise qui affiche le nom de sa marque dans le dos. "Clairement ça nous dépasse un peu", reconnaît Maël, le papa de Lise, 6 ans. Une petite fille qui joue au foot avec les garçons dans la cour de l'école et qui avait envie de s'inscrire en club. "On se rend bien compte que c'est particulier mais on ne s'attendait pas à ça. On ne sait pas quelle place ça prendra dans sa vie mais ce qui est sûr ce qu'elle s'en rappellera."
Aurélie Morand a 23 ans, elle va encadrer cette équipe. Elle est joueuse et éducatrice au CPB Bréquigny et a été appelé pour rejoindre cette nouvelle aventure. "On a hâte de commencer", s'enthousiasme la jeune femme. Avec un maître mot, le plaisir. "A cet âge là, ça ne sert à rien de parler de performance. L'objectif ça va être de prendre du plaisir. Toutes nos séances vont être orientées autour de ça. Une fille qui prendra du plaisir c'est une fille qui va revenir à l'entraînement et donc qui va progresser."
Cette saison ne se fera qu'avec une équipe U8, "mais ça va s'accélérer", annonce Romain Danzé. En attendant les petites filles s'entraîneront deux fois par semaine, et joueront un plateau par mois face à des équipes du département.
Rennes a officiellement créé sa section féminine ce mercredi avec l’ouverture d’une catégorie U8 dès la saison prochaine.

Étape par étape, le Stade Rennais compte bien peser dans le monde du football féminin français. Le club breton a publié un communiqué ce mercredi informant de l’ouverture d’une section féminine dès la saison 2021-2022. Cette dernière verra le jour grâce à l’inauguration d’une catégorie U8, qui concernera 30 jeunes filles âgées de 5 à 7 ans.
Soucieux de ne pas faire de l’ombre au tissu amateur local, le Stade Rennais ne recrutera que des joueuses non licenciées et qui n’ont jamais évolué dans un autre club de la région. Le journal Ouest France précise que Rennes a l’intention de travailler en collaboration avec les acteurs amateurs de la région et ne compte pas se substituer à eux.
Le Président Nicolas Holveck s’est montré emballé par le projet : C’est avec fierté que le club franchit un cap supplémentaire en offrant aux jeunes filles de la région l’opportunité de pratiquer le sport qu’elles aiment dans les meilleures conditions. L’ensemble du club est très heureux de leur donner la possibilité de porter le maillot Rouge et Noir ».
En D1 dans cinq ans ?
Les Rouges et Noirs vont donc expérimenter le football féminin chez les jeunes. Une journée de détection sera d’ailleurs organisée le mercredi 9 juin pour composer les effectifs. Mais à terme, Rennes se donne cinq ans pour placer son équipe première dans « l’une des deux plus hautes divisions du championnat de France. »
C’est un long serpent de mer, qui devrait enfin aboutir à la rentrée 2021. Le Stade Rennais est sur le point de concrétiser le projet de création d’une nouvelle section féminine, d’abord en jeunes, puis chez les seniors, dans les prochaines années. Il faut remonter aux années 1970 pour voir trouver la dernière équipe féminine du Stade Rennais.
Le Stade Rennais est l’un des rares clubs de Ligue 1 à ne pas posséder de section féminine. Seize d’entre eux ont une équipe évoluant en D1F ou en D2F. Cette incongruité devrait s’achever dès la saison prochaine.
C’est Romain Danzé qui porte le projet au sein du club. "Avec le Covid, les choses ont pris du retard, il reste des choses à peaufiner, mais le projet est en train de se concrétiser", déclarait l’ancien capitaine Rouge et Noir, mercredi, lors de la présentation des célébrations des 120 ans du club.
D’abord, des sections jeunes
Dans un premier temps, cette section féminine du Stade Rennais devrait concerner des équipes jeunes et non des seniors. Le club avance pas à pas et prudemment pour ne pas non plus marcher sur les plates-bandes des autres clubs. Mais des jeunes filles ont certainement très envie de porter et de défendre sur un terrain les couleurs du Stade Rennais.
Un long chemin avant une équipe féminine dans l’élite
L’étape suivante sera la création d’une équipe senior. À moins d’obtenir une dérogation, il faudra que le club démarre en bas de l’échelle, à savoir en District. Il faudra ensuite monter en Régional 2, puis en Régional 1, avant d’espérer atteindre le niveau national et la D2F et enfin la D1F, où se doit d’évoluer un club comme le Stade Rennais. En Bretagne, seul Guingamp évolue au plus haut niveau. Brest et Nantes, dont la section féminine est récente, sont en D2F, avec Saint-Malo.
Aucune équipe féminine depuis 1976 !
"Sans la présence de Yolande Clossais à Rennes, il est probable que le foot féminin ne serait pas encore né dans la capitale bretonne", constate Ouest-France en avril 1973. La toute nouvelle équipe du Stade rennais doit son existence à cette sportive. "Un garçon manqué, elle ne manque pas de l’avouer." Elle a grandi en Corse avec ses deux frères et joué à leurs côtés. Quand elle arrive à Rennes et découvre "avec stupéfaction", qu’il n’y a pas d’équipe, elle sollicite le journal et lance un appel. "Le facteur lui apporta 90 réponses" relate le quotidien.
L’équipe est lancée et joue contre Saint-Malo, Vitré. Elle accueille même le club anglais de Chelsea. "Nous portons les couleurs du Stade rennais, mais c’est tout juste si nous sommes tolérées", dénonce Yolande Clossais. "On nous prête un terrain, des vestiaires. Mr Garel supervise notre entraînement, un point c’est tout. Pour le reste c’est le système débrouille."
La capitaine révèle que pour ce match contre les Anglaises, elles ont dû tout faire. "Contacter la fédération, la ligue, trouver des amis pour qu’ils contrôlent les entrées, chercher des arbitres de touche, prendre en charge les boissons. Nous avons beau être habituées à agir par nous-mêmes, cela ne pourra durer éternellement." Un signal pas entendu à l’époque. L’équipe féminine a disparu en 1976.